Dans un communiqué rageur, le PLR attaque le PS. Il considère qu’il est irresponsable de souligner que les candidats radicaux sont favorables à une augmentation de l’âge de la retraite.On connaissait des partis, à droite, qui trahissent leurs promesses électorales sitôt passées les élections. Le PLR fribourgeois fait mieux : il est favorable à l’augmentation de l’âge de la retraite, le dit clairement, mais menace de plainte pénale quiconque ose le répéter. Si le ridicule tuait…
Voyons les faits :
- Le candidat aux Etats, Jacques Bourgeois, a été pris en flagrant délit de mensonge lors de l’émission de La Télé du 29 septembre. Durant les débats, il a nié vigoureusement être favorable à une augmentation de l’âge de la retraite. Il a contesté également s’y être montré favorable dans le questionnaire Smartvote. Durant le direct, les modérateurs de l’émission ont consulté ses réponses, et constaté que contrairement à ce qu’il affirmait, il avait répondu être « plutôt pour » une augmentation de l’âge de la retraite. Le candidat a du reste été épinglé pour cette liberté prise avec les faits par « Mise au point », dimanche dernier sur la RTS.
- A la question : « Etes-vous favorable à une hausse de l’âge de la retraite pour les hommes et les femmes (p. ex. à 67 ans) ? », Nadine Gobet et Fritz Glauser répondent oui. Jacques Bourgeois, Markus Ith, Pascal Kuenlin et Michel Losey plutôt oui. Ce n’est pas étonnant, dans la mesure où sur le plan national 90% des candidats radicaux font la même réponse. Seul le Singinois Christian Udry, de manière remarquable, dévie de la ligne du parti et répond plutôt non.
- Le PLR indique que ses candidats sont en faveur d’une retraite flexible. Tant mieux. Mais ça ne change absolument rien à la question de l’augmentation ou non de l’âge de la retraite. Les deux choses n’ont aucun lien direct, comme l’a d’ailleurs souligné hier soir le candidat radical Pascal Kuenlin dans le cadre d’un débat de Radio Fribourg. Il faut de toute manière maintenir un âge de référence, comme base de calcul pour les réductions actuarielles du montant de la retraite. Et une augmentation à 67 ans conduit dans ce cas à une baisse de plus de 10% des rentes. La flexibilisation ne dispense personne de se prononcer sur la fixation d’un âge « normal » de départ en retraite. En invoquant ce point, le PLR démontre à choix : a) qu’il ne comprend rien au système de prévoyance suisse, b) qu’il est de mauvaise foi.
Libre au PLR de défendre une augmentation de l’âge de la retraite, ou comme il l’a fait lors du débat au Conseil des Etats une baisse des retraites. Mais la moindre des choses que l’on pourrait attendre d’un parti politique sérieux serait d’assumer ses propres positions. Comment veut-il défendre les intérêts de ses électeurs, s’il n’est pas capable d’un minimum de cohérence ?
Quant à la menace de plainte pénale à l’encontre du PS, elle en dit long sur l’arrogance de la direction du PLR, et disqualifie ses auteurs. Il va de soi que le PS va maintenir les annonces incriminées. Il va même les préciser et renvoyer au tableau complet des réponses du PLR et de l’UDC, sur son site internet www.ps-fr.ch. Les socialistes poursuivront leur engagement pour empêcher une augmentation de l’âge de la retraite et une baisse des rentes.