Le Parti socialiste fribourgeois (PSF) prend acte de la clôture des comptes 2023 qui affichent un équilibre grâce à des prélèvements sur fonds et provision prévus à cet effet. Des années d’austérité, de déni et d’absence de planification des besoins actuels et futurs d’une population jeune et en expansion auront précisément conduit à cette situation. Face à cette réalité, la réponse ne saurait être un retour à l’austérité. Au contraire, le canton doit accentuer ses dépenses pour combler son retard. Les charges d’aujourd’hui sont des investissements pour demain. Pour le permettre, mais aussi pour mettre fin à sa dépendance aux revenus externes, l’Etat doit réformer sa fiscalité et revoir sa progressivité pour rééquilibrer la charge fiscale.
L’Etat enregistre un excédent de charge avant opérations de clôture pour la première fois en 10 ans. Cela marque un tournant dans la gestion des finances cantonales, et la réserve BNS a été utilisée pour arriver à un résultat bénéficiaire de 0.2 millions. Sans céder à l’alarmisme – rappelons que les réserves sont justement constituées pour faire face au cas de figure actuel – cette situation met en évidence des années de frilosité budgétaire, de gestion d’épicier, des finances cantonales. Fribourg est le canton le
plus jeune de Suisse. Chaque année des milliers de personnes, pour une grande partie des familles, choisissent de s’y établir. Cela engendre naturellement des charges incontournables pour l’avenir du canton. Pendant des années, le canton a préféré se bander les yeux sur les besoins croissants de sa population et a accumulé des retards considérables dans les domaines de la santé et du social. La pire des choses serait aujourd’hui de revenir à un politique d’austérité à l’origine de la situation actuelle.
Depuis des années, l’Etat a préféré baisser les impôts, d’abord celui sur le bénéfice des entreprises en 2018 puis celui sur les revenus et la fortune des personnes physiques en 2021. Malgré l’augmentation de la population et du nombre d’entreprises, les recettes fiscales du canton stagnent, voire diminuent par rapport à 2022. La dépendance aux revenus externes et volatils issus de la péréquation financière et de la BNS préoccupe également le Parti socialiste depuis longtemps.
Pour combler cette dépendance et permettre des investissements indispensables, l’Etat doit revoir sa fiscalité. Dans un premier temps, il doit revenir sur les cadeaux fiscaux accordés en 2021 et rétablir le coefficient de l’impôt cantonal direct à sa situation initiale (contre 96% aujourd’hui). Dans un second temps et c’est encore plus important, il doit réviser la progressivité de son barème fiscal. En comparaison intercantonale, Fribourg est bien plus généreux avec les hauts revenus qu’il ne l’est avec les bas. La charge fiscale doit être rééquilibrée. Pour assurer un futur désirable et un canton attractif, les investissement doivent continuer et s’intensifier.
« N’entrons pas dans une spirale
négative d’économie qui aurait un
impact négatif pour notre population et
notre économie ! »
Christel Berset
Députée