Le Conseil d’État fribourgeois a dévoilé aujourd’hui un « plan d’assainissement », qui se révèle avant tout un vaste plan d’économies. Plutôt que d’envisager un réajustement de sa politique fiscale, le gouvernement préfère plonger le canton dans le marasme. Le Parti socialiste fustige le choix de faire porter le poids financier sur la population, sabrant dans des services et prestations essentiels, ainsi que sur le dos du personnel de l’Etat. Il se réserve le droit de lancer un référendum pour faire entendre la voix des Fribourgeoises et Fribourgeois. |
Il faut le rappeler : le problème du canton de Fribourg ne réside pas dans ses charges, qui, proportionnellement à sa population, sont comparables à celles de nombreux autres cantons — où elles augmentent d’ailleurs souvent bien plus rapidement. Le véritable enjeu, ce sont ses recettes. À force d’accorder des cadeaux fiscaux successifs, Fribourg affiche aujourd’hui le plus faible taux de couverture de ses dépenses par la fiscalité parmi les cantons romands, avec seulement 34,9 % en 2024. Le travail présenté aujourd’hui, déséquilibré avec seulement quelques mesures sur les recettes (ne représentant que 30 % de l’effort) face à des dizaines sur les charges, passe à côté du potentiel existant et engage le canton sur la voie de temps sombres. Alors que le Conseil d’Etat ne cesse d’hurler au loup budgétaire, alertant sur les prévisions financières et sur la dépendance du Canton aux revenus externes, il est incompréhensible qu’il se refuse à revenir sur les baisses désignées comme temporaires de l’impôt sur les revenus des personnes physiques pour. S’il appliquait ne serait-ce qu’un manuel de base de gestion publique, il rétablirait le coefficient à son niveau historique de 1,0, voire envisagerait une hausse temporaire à 1,04 (contre 0,96 actuellement), dans une logique procyclique permettant d’alterner entre les périodes de beaux et mauvais temps. Sans chercher à augmenter ses recettes, Fribourg ne pourra tout simplement pas relever les défis majeurs qui l’attendent 1.Éducation : alors que notre canton compte la population la plus jeune de Suisse, il est inadmissible que l’État se désengage de l’éducation : limitations du financement des structures d’accueil extrafamilial, accès aux bourses rendu plus difficile, soutien réduit à l’Université, hausse des frais d’écolage et d’examen au secondaire II. 2.Santé : Dans un contexte où le vieillissement de la population représente un défi majeur, et alors que les Fribourgeoises et Fribourgeois réclament un système de santé de qualité, il est inacceptable que l’État réduise ses prestations d’intérêt général envers l’HFR et le RFSM. En parallèle, la hausse de la participation financière demandée aux résident·e·s en EMS tout en diminuant le personnel à leur côté les fera payer plus pour une qualité de leur accompagnement moins bonne. 3. Climat : À l’heure où la crise climatique s’intensifie, le Conseil d’État choisit de suivre une logique rétrograde, en diminuant les subventions destinées à la biodiversité, à la durabilité et au Plan Climat — à contre-courant de l’urgence environnementale. Toutes les coupes annoncées, prises pour « maintenir une certaine attractivité fiscale pour les hauts revenus » frapperont de plein fouet des prestations essentielles, au détriment – une fois de plus – des personnes les plus vulnérables de la population. En s’attaquant à son personnel, le canton détériore les conditions de travail de celles et ceux qui assurent au quotidien le bon fonctionnement des services publics, avec des répercussions directes sur l’ensemble de la population qui en dépend. Le Parti socialiste participera bien entendu à la procédure de consultation, avec pour objectif de rééquilibrer ce plan d’assainissement. Le canton ne peut se contenter de vouloir limiter ses charges sans s’attaquer sérieusement à la question des recettes. Non seulement cette stratégie est vouée à l’échec, mais elle entraînera des conséquences lourdes et durables pour la population, ainsi que pour les investissements indispensables face aux défis à venir. Faute de correction de cap, le Parti socialiste se réserve le droit de lancer un référendum populaire. |