Hôpital fribourgeois sur un seul site ?
Réfléchir avec tous les partenaires concernés plutôt que d’agir dans la précipitation Le Parti socialiste fribourgeois s’oppose à toute décision précipitée concernant l’hôpital fribourgeois et demande une démarche participative pour établir quel est le meilleur approvisionnement possible sur le plan hospitalier pour la population fribourgeoise. D’ici l’aboutissement de cette démarche, le canton doit prendre en charge les surcoûts cantonaux du nouveau financement hospitalier que les négociations tarifaires n’auront pas réussi à couvrir.
Avec l’introduction, au 1er janvier 2012, de la loi sur le financement des hôpitaux et des maisons de naissance, basée sur le système des DRG (Diagnosis related Group), les tarifs négociés avec les assureurs ne couvriraient pas les coûts liés aux séjours hospitaliers. Le déficit se monterait à 15 millions de francs à fin 2012.
Mais il s’agit là d’une estimation et les mesures annoncées nous semblent précipitées alors que différents éléments manquent pour établir une analyse détaillée (règles de financement pas totalement définies, mouvement de patients hors canton, etc.)
Certes des réflexions doivent avoir lieu afin d’assurer des soins de qualité tout en maîtrisant les coûts. Le conseil d’administration, soumis à la loi sur le financement des hôpitaux, a la responsabilité de l’équilibre budgétaire du HFR et se doit d’être prévoyant.
Néanmoins l’annonce du maintien des soins aigus sur un seul site nous interpelle. La population souhaite bénéficier de structures de proximité. Le Sud du Canton a déjà fait de gros efforts avec la planification hospitalière, plus particulièrement les districts de la Glâne et de la Veveyse. En cas de fermeture de la maternité et des soins aigus à Riaz, il y a fort à craindre qu’une majorité de cette population se dirige vers les établissements vaudois et n’augmente d’aucune manière la «masse critique» tant espérée par le HFR. Le même scénario est à prévoir pour les patients de Tavel et de Meyriez qui se dirigeraient vers les hôpitaux bernois, notamment en raison du bilinguisme insuffisamment pratiqué au centre.
Il serait souhaitable que le conseil d’administration du HFR applique un processus participatif incluant les différents acteurs concernés.
La santé a un coût, certes considérable, mais primordial pour la qualité de vie des citoyennes et citoyens. Parallèlement à l’évolution démographique et au vieillissement de la population, les coûts de la santé en Suisse sont stables depuis 2000, oscillant entre 10 et 11 % du PIB. Tant la Confédération que les cantons ont largement les moyens d’assurer le financement d’un système de santé de haute qualité et de garantir son accessibilité à toutes et tous, tant sur le plan social que géographique. Les coûts du HFR n’ont pas changé brusquement dès le 1er janvier 2012, ce sont ses recettes qui ont diminué subitement, suite à un choix politique de la majorité parlementaire de droite à Berne. La nouvelle loi sur le financement des hôpitaux et des maisons de naissance coûtera à l’Etat plusieurs millions de francs supplémentaires puisqu’il doit aussi participer aux coûts, fait nouveau, des cliniques privées, et des hospitalisations hors-canton par libre choix. La Conférence suisse des directeurs de la santé estime à 1,5 milliards de francs les montants ainsi transférés des cantons et de l’assurance obligatoire vers l’assurance privée.
Dans ce contexte, le Parti socialiste fribourgeois demande une réflexion participative sur le meilleur approvisionnement possible du canton dans le domaine hospitalier, mais d’ici là, une prise en charge par le canton des pertes engendrées par les choix politiques effectués à Berne.