Que ferait l’économie fribourgeoise sans la contribution des migrantes et migrants ? C’est la question que posent les député·e·s PS Armand Jaquier et Alizée Rey au Conseil d’Etat. En lui demandant de récolter les données utiles à cette fin, celui-ci se voit charger de rendre compte de la contribution de la population migrante dans différent domaines: monde du travail, formation professionnelle ou encore assurances sociales. Loin de la stigmatisation dont elle est trop souvent en proie, il est temps de reconnaître l’apport essentiel, ici économique, de cette partie de la population à notre société. Cette question fait également suite à deux questions au caractère xénophobe déposées récemment par l’UDC. Pour le PSF, l’examen d’une situation ne peut se faire que de manière objective en tenant compte d’un maximum d’aspects. On ne peut pas s’arrêter uniquement sur de prétendues difficultés, il est essentiel d’établir une image conforme à la réalité. En exhortant le Conseil d’Etat à établir un classement des nationalités les plus représentées dans les interventions de l’APEA, ou en réclamant qu’il calcule jusqu’au moindre centime le coût du recours aux urgences par la population migrante, la volonté de l’UDC est claire: désigner par tous les moyens possibles que les personnes sans passeport à croix blanche seraient une charge pour la société. Pour le PSF, cette tentative de dépeindre de manière mensongère et réductrice une partie de la population est inacceptable. Le fait que les questions s’orientent délibérément sur deux domaines précis, plutôt que de tenter d’obtenir une vision d’ensemble, ne peut déboucher que sur des réponses incomplètes et tronquées. Il est aussi frappant que l’UDC fasse une fixation sur une seule variable, à savoir la nationalité, alors que de nombreuses études ont montré que le revenu ou le genre constituent des facteurs bien plus significatifs dans les domaines relevés par la question. Mais les luttes contre la précarité, contre toutes les formes de violence, ou encore pour l’accès à l’information – qui pourraient toutes être une réponse aux inquiétudes de l’UDC – n’ont jamais constitué une quelconque priorité pour elle.
« La richesse de ce pays et pour l’essentiel le résultat du travail des salariées et salariés. Les migrantes et migrants y contribuent considérablement. Il est temps que leurs contributions soient reconnues à leur juste valeur. »
Armand Jaquier, Député
« La diversité est une richesse pour notre canton. Sans les personnes migrantes, celuici manquerait encore plus cruellement de personnel dans le domaine des soins et de l’accompagnement des personnes âgées. Sans elles et eux, qui prendrait soin des habitantes et habitants de notre canton ? »
Alizée Rey, Députée