Les statistiques et les réalités exposées par le rapport sur la pauvreté présenté ce matin par la DSAS sont alarmantes: le nombre de Fribourgeoises et Fribourgeois vivant dans la pauvreté tout comme les inégalités ont augmenté entre 2011 et 2019. Pour le Parti socialiste fribourgeois (PSF), il est urgent d’agir.
Le Canton n’en fait pas assez
Un chiffre du rapport est éloquent: les prestations cantonales ne font baisser les inégalités que d’1%
(indice de Gini) contre 15,9% grâce aux assurances sociales fédérales. L’Etat ne peut plus se contenter
d’agir aussi timoré de manière préventive et se reposer sur les associations du canton. Aujourd’hui,
aucune des mesures caractérisées comme urgentes par plus de 50 associations d’entraide du canton, rassemblées dans le “Manifeste pour la dignité”, n’a été mise en application. Le simple fait qu’il ait fallu attendre plus de deux décennies pour voir se concrétiser les prestations complémentaires famille montre l’inaction qui a jusqu’ici caractérisé le Conseil d’Etat fribourgeois.
Que faire ?
De manière non-exhaustive, le PSF propose plusieurs mesures ayant l’avantage de pouvoir être mises
rapidement en oeuvre. Tout d’abord, il faut veiller que le projet de prestations complémentaires qui sera
prochainement soumis au Grand Conseil soulage réellement les familles particulièrement touchées par la
pauvreté. Pour ce faire, le PSF défendra le fait que les enfants soient pris en compte jusqu’à la fin de
leur scolarité obligatoire dans le calcul des prestations complémentaires famille.
Ensuite, la révision prochaine de la loi sur l’aide sociale (LASoc) doit enfin supprimer l’obligation de
remboursement de l’aide sociale. Les acteurs du terrain sont unanimes, cette obligation constitue une
entrave grave à l’accès aux prestations, alors même que le rapport montre qu’un nombre important et
croissant renonce à faire valeurs ses droits.
Finalement et pour faire face au phénomène de non-recours aux prestations sociales, le canton doit
automatiser le versement des réductions de primes maladie sur la base des déclarations fiscales de
la population. Il doit aussi augmenter la part qu’il consacre aux subsides. A ce sujet, le PSF rappelle que
le canton de Fribourg est le plus avare de Romandie.
Vivre dignement c’est vivre de son travail
Ce qui frappe probablement le plus dans ce rapport est que plus d’une personne sur deux à risque de
pauvreté vit dans un ménage où le revenu provient d’une activité lucrative. Le travail ne permet
absolument pas à toutes et tous de vivre décemment. Il existe un vrai phénomène de working poors dans
le canton contre lequel le Conseil d’Etat doit enfin commencer à lutter activement. A Fribourg, près de 9 % des salarié-e-s ont un salaire inférieur à 23 frs bruts par heure. La moitié d’entre eux/elles perçoivent
même un salaire inférieur à 3’600 frs bruts par mois. Avec un salaire aussi bas – et une inflation
croissante – il est tout simplement impossible de boucler les fins de mois et de payer ses factures ! C’est
pourquoi, un salaire minimum à 23 frs brut par heure, comme le demande une initiative populaire, est une nécessité !