Budget 2026: un prolongement du PAFE au détriment de la population

Le Conseil d’État fribourgeois a présenté ce matin un budget auquel personne ne croit vraiment, pas même lui, puisqu’il intègre un PAFE adopté sans la moindre modification. Après analyse, le Parti socialiste constate que ce budget ne fait que prolonger à l’identique la politique qui nous a menés à la situation actuelle, privant ainsi la population de véritables perspectives et conduisant inéluctablement à de nouveaux assainissements et à des mesures structurelles qu’il a déjà annoncées.

Avec l’indignation générale suscitée par le PAFE, c’est peu dire que le Parti socialiste croit peu en ce budget 2026. Si on choisit néanmoins de l’examiner, l’on constate qu’il met en lumière, une fois encore, les mêmes travers récurrents et s’inscrit dans la même logique que le PAFE. Le Canton demeure incapable de financer ses charges par ses revenus, autrement dit par l’impôt. Au lieu de renforcer ses recettes, l’État persiste à réduire ses prestations au strict minimum, faisant ainsi payer à la population le prix de ses cadeaux fiscaux accordés aux plus riches et aux grandes entreprises.

L’État demeure fortement dépendant de revenus externes, par nature instables et volatils. Le refus persistant d’agir sur les recettes – en revenant sur les cadeaux fiscaux octroyés par la majorité de droit de ce canton durant les dix dernières années – se révèle totalement dogmatique. Sujet plus rarement évoqué et sur lequel le Conseil d’Etat n’est jamais confronté, la contribution des entreprises est devenue, elle, presque anecdotique. Alors que le projet fiscal PF17 devait renforcer l’attractivité et attirer de nouvelles sociétés, les recettes issues de l’impôt sur le bénéfice se sont effondrées depuis 2019. Aujourd’hui, les entreprises ne financent plus que 4,3 % du budget de l’État, contre 5,5 % encore en 2019.

La stratégie de communication du Conseil d’État poursuit un seul objectif : rassurer. Les chiffres affichés donnent l’illusion d’une dynamique positive, mais, derrière ce vernis, la réalité est bien moins flatteuse. La plupart des hausses de subventions proviennent essentiellement de l’apport fédéral, et non d’un véritable effort cantonal. C’est le cas, par exemple, des réductions de prime maladie : leur progression est due au financement de la Confédération, tandis que la contribution du canton ne cesse de reculer. Par ailleurs, l’évolution du personnel de l’État reste largement en deçà de la croissance démographique et ignore deux défis majeurs qui exigeraient une planification ambitieuse : la formation de la population la plus jeune de Suisse et la prise en charge d’une population âgée en augmentation vertigineuse.

Le Parti socialiste réaffirme le même message qu’à propos du PAFE : une autre gestion des finances publiques est non seulement possible, mais indispensable. Elle doit placer au centre les besoins réels de la population, avec pour principe central une contribution équitable de chacun selon ses moyens.

Interlocuteur-trices sur ce thème

Thomas Gremaud

Thomas Gremaud

Président du PS Fribourgeois

Armand Jaquier

Armand Jaquier

Député au Grand Conseil

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