Réunis en assemblée à Fribourg, les membres du Parti socialiste (PSF) ont pris la décision de lancer le référendum contre le programme d’assainissement des finances de l’Etat (PAFE). Face à une droite déterminée à imposer l’austérité coûte que coûte, le PS fait le choix de la démocratie et de la responsabilité, de la justice sociale et de la défense des prestations à la population.
Lors de son assemblée des membres tenue ce jour, une quasi-unanimité des membres du PSF a tenu à rappeler son indissociable solidarité avec la population qui va subir de plein fouet cette cure d’austérité en prenant la décision de lancer le référendum contre le PAFE.
Le Conseil d’État et la majorité de droite portent l’entière responsabilité de la détérioration des finances cantonales. Depuis 2019, ils n’ont cessé d’accorder des cadeaux fiscaux représentant plus de 170 millions de francs par an, soit bien davantage que le déficit actuel. Au lieu d’engager un travail sérieux sur les dépenses et de revenir sur certaines baisses d’impôts présentées lors des débats de l’époque comme temporaires, le Conseil d’État préfère faire payer la population et mépriser le personnel de l’État.
De la mise en consultation au vote final du Grand Conseil, le Conseil d’État n’a jamais cherché à dialoguer ni à construire un compromis, préférant poursuivre jusqu’au bout une politique dogmatique de l’autruche. Or, pour une telle modification d’orientation de la politique du Conseil d’Etat, il est nécessaire que la population soit entendue dans le cadre d’un débat démocratique. La loi prévoit un référendum financier obligatoire pour toute dépense nouvelle supérieure à 40 millions de francs ; il serait inconcevable de ne pas donner la parole au peuple sur un projet dont les incidences financières dépassent 400 millions de francs.
Les conséquences concrètes de ce choix seront lourdes :
- Réduction du soutien aux structures d’accueil extrafamiliales ;
- Bourses d’études plus difficiles à obtenir ;
- Baisse du financement des transports publics ;
- Hausse de 4 000 francs par an des coûts pour les résidents en EMS ;
- Coupes massives dans les salaires du personnel de l’État ;
- Gel du soutien à l’HFR et au RFSM ;
- Augmentation des frais d’écolage et d’examens pour les parents ;
- Coupes brutales dans l’environnement, l’agriculture et la durabilité ;
- Diminution du soutien à la construction d’écoles ;
- Hausses de taxes et d’émoluments en tout genre.
Ce PAFE, s’il marque le sommet d’une politique d’austérité sans réflexion de fond, n’en est que la première étape d’un plan déjà ficelé par la majorité de droite. À travers différents instruments parlementaires, celle-ci entend s’attaquer frontalement aux subventions versées aux associations qui assurent des missions essentielles pour le compte et à la place de l’Etat, et démanteler la Loi sur le personnel de l’État (LPers)., fragilisant encore davantage les prestations sociales, le service public et celles et ceux qui le font vivre. Avec ce référendum, le Parti socialiste demande un changement de cap immédiat.
S’agissant d’un éventuel retard pour le budget 2026 causé par le référendum, le Conseil d’Etat en est le seul responsable, dans la mesure où il avait la possibilité de présenter le PAFE en début d’année et étant donné qu’il devait s’attendre à un référendum au regard de l’envergure des mesures d’austérité.
Le Parti socialiste appelle toutes les forces de gauche, et plus largement toutes les forces responsables qui refusent l’austérité et le mépris, à se rassembler et porter ce référendum devant le peuple.